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Frédéric Gonseth Productions


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Yvette Z'Graggen

Un film documentaire de Frédéric Gonseth
Durée 90 min.
Version française

Grâce à une exceptionnelle collection de photos, d’interviews, d’archives, de textes saisis sur le vif, de témoignages d’amis encore tout imprégnés de sa personnalité, le parcours de vie de cette écrivaine, si en avance sur son temps, s’impose tout naturellement comme un roman passionnant qui mêle ses ancêtres alémaniques, son irrévérence vis-à-vis des conventions de son époque, son audace pour les sujets sensibles, son pêché mignon qu’étaient les hommes et ...les voitures !


Synopsis
Remonter le cours de sa vie, Yvette Z’Graggen y a consacré une grande partie de ses œuvres. Née en 1920, fille unique dans une famille bourgeoise installée dans le quartier huppé de Champel à Genève, sa condition de femme la prédestinait à un parcours tout tracé.

Solitaire, d’humeur renfermée, très douée à l’école, cette fillette atypique et mal dans son corps s’est positionnée assez tôt face à son milieu, en affichant sa détermination à faire ses propres choix de vie. A commencer par l’écriture, qui s’est imposée tout naturellement à l’âge de huit ans : refuge à la souffrance d’une enfance broyée au milieu de la mésentente conjugale. Des parents jeunes, inexpérimentés et immatures. D’un côté le père suisse allemand, le « Suisse toto » déraciné qui ne s’adapte pas à Genève et devient un alcoolique violent au fil du temps. De l’autre, la mère fusionnelle, malheureuse en amour, qui forme un couple avec sa fillette plutôt que de la laisser vivre sa propre enfance. Yvette Z’Graggen le dit elle-même, l’écriture l’a sauvée et ne l’a jamais quittée, même pendant les périodes de sa vie où elle n’avait plus le temps d’écrire pour publier, contrainte de subvenir aux besoins de sa famille, elle aussi…

Ce film documentaire accompagne Yvette Z’Graggen, s’attarde avec elle aux embranchements les plus percutants de son existence. On comprend comment - souvent de manière intuitive -, elle a fait des choix courageux, qui aujourd’hui apparaissent d’une justesse évidente. En dehors de toute idéologie de gauche ou féministe, juste happée par ce besoin quotidien de prendre la plume comme elle respire. Elle réfléchit, décrit, prend des notes, invente, construit… déroule sa phrase avec beaucoup de facilité. Son premier roman, dont l’héroïne est un brin amorale pour l’époque, choque. Et c’est un premier succès sur le marché littéraire suisse. Mais la publication de ce roman coïncide avec la fin de la guerre et la situation de l’édition en Suisse, épargnée durant la guerre, périclite à nouveau. Néanmoins, cette réussite ne compensera pas le regret de n’avoir pu faire des études universitaires pour des raisons pécuniaires, elle si brillante. Sa famille ne l’a pas soutenue, au contraire, elle voulait la pousser à faire un apprentissage dans une banque… et un mariage de raison. Yvette Z’Graggen s’y est refusée farouchement. Le père d’Yvette Z’Graggen est emberlificoté dans des démêlés financiers sans issue, sa mère se voit déposséder progressivement de toute sa fortune par son mari. Yvette en tire un enseignement qui ne la quittera jamais : une femme doit conquérir son indépendance matérielle. Elle en fait sa doctrine, et sa fille Nathalie témoigne de la conviction avec laquelle sa mère lui a transmis cette valeur fondatrice.

La vie d’Yvette Z’Graggen aurait pu être ordinaire, presque banale somme toute, cependant elle prendra des diagonales inattendues, difficiles parfois ! C’est ainsi que se construit sa carrière, sans préméditation, au gré des rencontres d’intellectuels qui marqueront leur époque, de coups de foudre, d’opportunités qui s’offrent à elle, grâce à son talent et à sa puissance de travail hors norme.

Employée à la Société de la Croix-Rouge à Genève durant la guerre, elle rayonne ensuite dans toute l’Europe en ruines, ce qui lui laissera une marque indélébile. Grâce à ses connaissances - inhabituelles pour l’époque -, de l’italien, de l’allemand et de l’anglais, appris à l’occasion de ses tourbillonnements sentimentaux, elle est envoyée en missions humanitaires par le Don Suisse. Agée d’à peine 26 ans, elle n’a évidemment aucune expérience. Soixante ans plus tard, elle reconnaît en souriant : « Une période bénie et très formatrice… » dont elle tirera une sève précieuse, avec laquelle elle pétrira la pâte de plusieurs de ses romans, source de réflexions très personnelles sur la Seconde Guerre Mondiale.

Plus tard, à la Radio Suisse Romande, elle crée une émission culturelle dans laquelle elle invite des écrivains, qui accourent. Les témoignages concordent : une écoute d’exception. Elle travaillera jusqu’à sa retraite au sein d’une équipe de femmes brillantes et pionnières du micro. Durant cette période, elle écrira quelques nouvelles et romans et de nombreuses pièces radiophoniques. Retirée de la Radio, elle rejoindra Benno Besson à la Comédie de Genève, avant de consacrer entièrement sa retraite à l’écriture.

Toujours follement éprise de liberté, elle ose vivre sa vie de femme, faisant fi du qu’en dira-t-on et faisant toujours passer son envie de travailler avant les conventions sociales, ce qui se traduit par son mariage tardif à plus de trente ans et sa maternité encore plus tardive, à 43 ans. Elle brise encore une fois le schéma traditionnel du couple, puisque c’est elle qui assure l’entretien de la famille, reproduisant le modèle parental… Mais bientôt, considérant son mari comme un poids devenu insupportable, elle divorce.

Après une éclipse, elle reprend l’écriture, revenant cette fois sur sa propre vie, dont elle essaie de comprendre les mécanismes. Ce qui l’amène, par ses origines alémaniques et autrichiennes, à se plonger dans l’univers germanique de son époque, si profondément marqué par la domination nazie. Ele imagine la vie de ceux qu’elle a connus dans sa jeunesse, notamment les amis allemands avec lesquels elle a flirté à Genève-Plage, juste avant la Seconde Guerre mondiale... Elle en tire quelques-uns de ses plus beaux livres, et rencontre le succès, non plus seulement auprès de lectrices, mais auprès d’un grand public et des gymnasiens de toute la Suisse et en Allemagne.

Décrivant sans fioritures dans chaque œuvre un pan ou un autre de sa propre trajectoire et de celle de sa génération, elle touche l’inconscient des femmes de son époque et permet aux générations suivantes de reconstituer le cadre mental et social dans lequel ont évolué leurs mères, leurs grand-mères et même arrière-grand-mères.

La reconnaissance, elle l’a eue dans son pays plutôt que dans des milieux littéraires parisiens. Elle est restée au plus près de son intérêt pour l’histoire de son pays, des rouages souterrains de la transmission intergénérationnelle, sa langue claire, son délié si naturel lui servant à déboulonner les statues, mener l’enquête qui taraude les certitudes mal ancrées, opérer le retour sur le passé ambigü du pays durant la guerre et sur les secrets et les fractures familiales.

Elle a toujours adoré l’image. Souvent, dans ses textes, elle se confronte longuement à une photo. Les photos de toute sa vie viennent dialoguer dans le film avec son œuvre.

Une relation amicale s’est nouée avec Catherine Azad lorsque Yvette Z’Graggen était à l’aube de ses septante ans. Ce grand entretien filmé, à ses 83 ans, fût une évidence pour les deux femmes. Une conversation libre - s’engageant par moments sur des sentiers surprenants - qui braque un projecteur sur l’assemblage rare et précieux d’une vie accompagnée de son mode d’emploi.

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