"J’aurais dû devenir un assassin". Walter Mafli s’interroge. Elevé par une grand-mère qui a dû très tôt le placer en "maison de correction", il a trouvé refuge dans le dessin et la peinture. L’oeuvre qui se réalise sous nos yeux durant ce récit de vie résonne de toutes les harmoniques d’une résilience.
A 94 ans, Walter Mafli est un peintre qui collectionne les paradoxes. Alémanique par son enfance, Romand d’adoption, paysagiste d’origine puis non-figuratif, pour revenir au paysage et aux natures mortes sans jamais totalement délester son bagage abstrait, il bouscule le paysage lémanique sur une mélodie de prolétaire et des paroles d’artiste. Les collectionneurs se l’arrachent mais les musées l’ignorent encore. Il est temps que les Vaudois lui rendent hommage, à l’occasion de la publication d’un livre-bilan et d’un portrait filmé.